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Le Legs

by Jean Racine

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degcharette
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degcharette Beaucoup de souvenirs en écoutant cette piste. Favorite track: Le Blues du Parc La Vérendrye.
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1.
Je vis dans l’air liquide D’une Terre en cristal Je meuble mes espaces D’un arbre sans racines D’un navire échoué Qui n’a pas mis la voile Et d’un ciel interdit Et de regards ovales Mon père m’avait promis Des voyages en eau bleue Au gré des courants chauds Vers des îles lointaines Mais mon île est au fond De ce bocal creux Et toutes mes passions Sont prises pour des jeux On me nourrit de graines Qui salissent mon eau Ma chair est tendre et douce Pour le chat du salon Quand je respire à peine On croit qu’ ce sont des mots Je n’aime pas l’eau douce Je n’aime pas les poissons Ma mère m’avait promis Des jours très amoureux Près des filles fragiles Et sous le chant des anges Mais les amours s’en vont Et laissent derrière eux Les milliers d’illusions Qui m’arrachent les yeux J’invente des empires Où je suis un géant J’ai des amis de guerres Et les nageoires en sang Le dos couleur de cendre L’amour qui tue l’amour Ne faut jamais s’attendre À mourir dans sa cour Moi qui m’étais promis De vieillir sans tempête De mourir en vacances À l’ombre d’une perle Mais ma vie recom- mence Et traîne ses défauts Je vais faire une danse Pour qu’on change mon eau…
2.
Les Sancoucy 02:21
Lui.., se lève tôt le matin Elle.., a déjà pris un bain Et quant à s’aimer d’amour Ne sont ni contre, ni pour Il ausculte sa pelouse Ses fleurs, son petit jardin Fait tout sans son épouse Et il s’en croit malin N’est jamais en retard Et a très peu d’amis Ne sort jamais le soir Lave l’auto le samedi Ses grandes aventures Se vivent surtout la nuit Quand les voisins murmurent… Dans leur lit Elle meuble ses silences D’un soupir à l’occasion Et ses gestes de vengeance Sont armés d’un chiffon Elle adore ses enfants Ça lui, le sait très bien Et s’ils portent son nom C’est qu’elle n’a plus le sien Le souper tous les soirs Est servi à cinq heures Une visite au miroir Qui la connaît par coeur Elle met du brouillard Tout autour de ses peurs Et il est tard le soir… De bonne heure Il la voyait grande et belle Elle le voulait tendre et beau Ils ne sont que des voyelles Qui n’habitent plus les mots Juliette et Roméo… Juliette et Roméo… Juliette et Roméo!
3.
Jean-Baptiste a nom d’oiseau Il a l’aile du Corbeau Un beau jour Voulut aller parler aux hommes L’odeur du nid n’était plus comme Quand son père Aile d’Aigle Lui chantait: “Les oiseaux et les hommes ne sont plus fait...” “...pour vivre ensemble Et si jamais l’homme te rejoint Va plus loin Et si tu deviens un Corbeau Va plus haut Et si la montagne te sépare De c’ que tu fuyais au départ Reviens le dire à tes amis…” Jean-Baptiste est au village Il y a cent ans qu’il voyage Il demande Aux hommes, s’ils n’auraient pas vu..? Mais les hommes ne se rappellent plus… Quel pays habite l’élan du Nord ? À quelle rivière a bu le loup qui est mort ? Mais ils savent Quand il n’y a plus de chemin Ils vont plus loin Et si la source ne donne plus d’eau Ils vont plus haut Et si la montagne les sépare du but qu’ils visaient au départ Ils la couchent comme un champ de blé Jean-Baptiste fils de Corbeau Enfants d’Aigle et d’animaux Ont quitté le pays du temps de leurs pères Ou sont morts au fond des rivières Que c’est beau, que c’est beau Vu d’en haut Que c’est grand un pays sans enfants Un matin Un inconnu venu d’en bas Nous a dit Qu’il avait vu, comme il nous voit Un oiseau Mais les fils d’hommes ne l’ont pas cru Et ce Jean-Baptiste qui fut vu Est mort comme beaucoup d’oiseaux... Inconnu…
4.
Si l’amour n’a plus d’enfant Les oiseaux vont en souffrir On ne leur lancera plus de pain Les fleurs seront sans jardin On ne verra plus courir Ni les lièvres, ni les oies, ni les chiens Il y aura, ça vous étonne Une saison en moins Hiver, printemps, automne Une récolte de moins Le vent boudera les moulins Et les moulins, le grain Et le grain ne pousse Que s’il le peut bien On ne parlera plus d’écoles On ne parlera plus de rires On ne tonsur’ra plus les moutons S’éteindront les lucioles Et je crois que sans mentir Vont aller se noyer les poissons On ne s’ra jamais nuage Pour voir tout ça de loin Être hors du paysage Être au soir, le matin Les papillons seront lourds Et trop léger le pain Le feu sera frileux Et nos peines sans chagrin Si les hommes n’ont plus d’amour Que pour eux dans leurs amours Y a l’ soleil qui voudra s’en aller Y a l’ soleil qui pourra s’en aller…
5.
C’est que j’ m’appelle Monique Joli Fille d’une Cloutier, femme d’un Germain C’est drôle à dire mais j’ passe ma vie À faire aux autres c’ qui m’ f’ rait du bien Noël m’a dit: « Tu sais Monique C’est ça ‘a vraie vie, cherche pas plus loin On est comme des fleurs de plastique Pareilles aux autres, pareilles demain! » J’y ai dit: « Voyons, t’es fou Germain Y’ m’ semble que j’ sens pas comme les autres Qu’on pousse pas tous su’ l’ même terrain Si toi t’es d’ même c’est pas d’ ma faute » Mon père m’a dit quand j’étais p’tite: « Si ça marche pas fait autrement » Si j’étais pas poignée icitte Je r’commenc’rais l’ cul par devant Noël, Noël mon pauvre amour T’as peur de toi c’est effrayant T’as l’habitude de c’ qui t’entoure Tu d’ viens plus vieux en vieillissant J’voudrais qu’ tu m’ dises c’ que tu vois pas Ça m’ f’rait d’ la jase pendant l’ souper Ou qu’ tu m’écrives c’ que tu m’ dis pas Fais-moi l’amour sur du papier Faire des enfants y a pas rien qu’ ça Depuis l’ temps qu’on vit dans l’ même lit Faut braiser l’ feu quand y est trop bas B’en l’ tien s’éteint pis l’ mien aussi Y fait tempête dans ton manteau Tu d’ vrais l’ouvrir pour voir c’ qui a d’ dans M’a ouvrir le mien, j’ai mes défauts J’te dirai où, tu m’ diras quand Pendant le temps que j’ t’aime encore Pis en attendant de n’ plus s’attendre Noël, Noël vu qu’ t’est l’homme fort Fait donc l’effort de me surprendre (Bis )
6.
Les amours de ma ville passent à travers champs Seront lacs immobiles au bout de leur courant Feront de la rivière une amie de passage À ces amants de Terre, amoureux de voyage Qui n’ont, pour tout départ, que ces matins pareils Aux couchés tôt le soir même s’ils n’ont pas sommeil Les abois de ma ville sont les chiens d’un pays Qui, les voulant dociles, leur achètent la vie Ce sont des gens de sable qui coulent entre les lois Ce sont des quinze à table qu’on habillait de foi Qu’on offrait à la guerre sous le saint nom de Dieu Alors que Dieu le Père ne demandait rien d’eux Les élans de ma ville sont toujours à refaire Les chemins difficiles qu’ont laissés nos grands-pères Et tous ces mariages entre pluies et bourgeons Assurent un passage aux fruits de ma chanson Tu renaîtras, ma mère, du ventre de ma femme Où la nuit prisonnière est le berceau de l’âme
7.
Au Bois Joli 03:18
J’ai vu la fleur, j’ai vu l’abeille La fleur a butiné l’abeille L’abeille a éclos au printemps J’ai pas vu ça… Ça f’sait longtemps J’ai vu les oiseaux qui dansaient Au bal de nuit chez les criquets Sont venus me prendre la main Dansé jusqu’au petit matin J’ai vu deux ours et un serpent Qui jouaient à colin-maillard Avec les grenouilles de l’étang Pas rit comme ça… Ça f’sait longtemps J’ai vu Nez d’Or et Vent Magique Les deux lutins de la rivière M’ont fait voyage fantastique De l’eau de pluie à l’eau de mer Aime donc les oiseaux ma mie Ils bercent les rêves Couche-toi donc dans l’herbe ma mie Elle calme la fièvre (Bis) J’ai rencontré la Marie Jeanne Princesse des nuits et des jours Suivi de son vieil Antonin Qui d’puis mille ans est troubadour J’ai vu le lièvre, j’ai vu le loup Le lièvre poursuivait le loup Et le loup se cachait du lièvre Et vive la pluie, vive le beau temps J’ai vu des choses pas vues souvent Comme papillons comme cerfs-volants Papillons peints par les enfants Cerfs-volants libres à tout vent J’ai vu des choses bien plus tendres Qui te feront plaisir à entendre Te raconterai comment j’ai fait Pour d’une fleur faire un bouquet Si l’oiseau est de tes amis Et l’ours et le lièvre Ils t’emmèneront au bois joli Belle Marie-Ève Belle Marie-Ève Belle Marie-Ève…
8.
Il avait si fière allure Sous sa cape de plume d’oie Rehaussait sa courte stature D’une couronne longue comme le bras Il marchait droit comme les clôtures Il avait tout ce qu’on avait pas En tout il aimait son allure Des orteils jusqu’au bout des doigts Il avait le nez un peu long Mais savait bien le camoufler En refusant à tous ses gens Qu’on le regarde de côté Et lorsqu’on était devant lui On n’ voyait qu’un nez effilé Son sourire cachant son ennui Nous montrait les dents bien rangées De son.....dentier Un jour qu’il passe près de l’étang Il s’entend appelé tout bas : “Majesté, je vous aime tant Je vous en prie regardez-moi! ” Le Royal est tout ahuri Excité par ces mots d’amour Une dame n’a d’yeux que pour lui Il regarde mais ne voit rien autour C’est alors qu’il baisse les yeux Et la voit sur un nénuphar Celle qui le prend pour un dieu Il veut s’enfuir mais il est trop tard La grenouille lui fait les yeux doux “Une comme moi tu ne t’attendais pas? Je n’suis pas si jeune que tu le crois Plus que toi j’ai vu planter des choux Mon chou…mon chou” Et le roi ne sait plus qu’inventer Après tout il faut être gentil Je ne perds pas tout, je suis aimé Qu’on l’admire un peu ça lui suffit “Ce n’est pas ça mademoiselle Je vous aime bien que je sois roi” Mais c’est que vous n’êtes pas du tout belle Ça, il le pense mais il ne le dit pas La grenouille voit bien son manège Mais il y a qu’elle est folle de lui Il veut la perdre lorsque viendra la neige Mais elle l’aime, elle l’aime à la folie “Gentil roi vous êtes si beau J’en peux plus et j’ose vous supplier N’ayez crainte de tomber à l’eau Bel amour venez m’embrasser Su’ l’ bout, su’ l’ bout…du nez” L’embrasser s’en est un peu trop Pense le roi qui cherche ses mots “Comme vous le dites, je suis très beau Et j’ai trop peur de tomber à l’eau” “N’ayez crainte de perdre le pied Et d’écorcher votre peau si tendre Car je saurai bien vous la soigner Venez donc vos lèvres me tentent” Insulté le roi s’écria: “Je n’ai pas peau de jouvencelle” Mais c’est que vous n’êtes pas du tout belle Ça, il le pense mais il ne le dit pas Exaltée, elle saute sur son pied beau Lui s’énerve, il crie, lève les bras La belle couronne tombe à l’eau Veut la rattraper.., mais sur le petit dos.., Glisse et…se noie La morale de cette histoire C’est que ceux qui se prennent pour des rois Pour des reines ou pour des gens de gloire Savent bien au fond qu’ils n’en sont pas Ils se perdent pour sauver l’allure Qu’ils se donnent pour se faire aimer S’ils vous disent: “Vous avez belles parures” C’est pour que les leurs vous remarquiez Et se sont toutes les amoureuses Ou bien encore tous les amoureux Qui sont toujours les plus malheureuses Ou bien encore les plus malheureux Les grenouilles n’ont pas fière allure Mais au moins elles savent nager Un dernier conseil sur les enflures Tous ceux qui ont les dents bien rangées Ne portent pas toujours le dentier Sur ce, merci beau……
9.
Sur une ferme orange De jeux et de lilas Au royaume de la grange Trois cochons étaient rois À métier difficile Et sans grande aventure Les trois jugèrent utile D’y faire la dictature Le premier qui était bête Et con comme un cochon Prit deux vaches, six poulettes Chiens, chats et canetons L’ second qui était laid Et boîteux du devant Prit cheval et jument Boeufs, moutons et baudets Et le troisième qui était fin Et maître en savoir Prit…faut me croire Le lait, les oeufs matin et soir La laine des moutons Le cuir des chevaux La chair des bouvillons Les chatons et les chiots Et puis les champs de blé Et les moulins aussi La famille du fermier Les gréements, les outils Maisons et bâtiments Les lacs et les rivières L’auge à cochon d’ses frères Et l’enclos qui va d’vant Il prit aussi... Les deux cochons, merci! Il s’ensuit un carnage Chez tous les animaux On ferma les villages Mit les hommes en enclos Ceci dura longtemps Long temps qu’il faut avant Qu’un enfant soit vieillard Qu’une poule devienne renard Et puis un jour béni Vint la révolution Après qu’ils eurent appris Qu’ils n’étaient qu’ trois cochons Dix milles hommes sans métier Bâtirent une vengeance D’animaux en souffrance De villages oubliés Les trois cochons se sont enfuis Quand ça n’ va pas Le mot se dit: « Le pays fuit, fuyons l’ pays » Le premier est parti Étudier en enfer L’ second s’y est mal pris Il est mort pour ses frères L’ troisième qui était fin Et maître du savoir Fit savoir à ses chiens Qu’on n’ voulait plus le croire Mais on crut les suivants Qui vinrent nous conter Les mêmes folies qu’avant Dans des mots pleins d’été Et puis demain... Faudra tout r’commencer Trois fois passeront Trois petits cochons lonlère… Cent fois reviendront Faudra une autre chanson…
10.
Il était un roi et un fou et un rat Firent le serment que je vous chante là Le roi dit au fou et le fou dit au rat Le rat dit au roi: “Diantre, ce sera moi” “Je serai celui qui par tous les moyens Amèn’ra à lui le plus de citoyens Autant voyageurs que nos gens villageois ” Voilà, voilà bien le pari de ces trois “Comme je suis le roi, le maître et le seigneur Que l’on fasse un bal, qu’on envoie les crieurs Dans tout mon royaume je veux que tout l’ monde y soit Nobles ou taverniers, les gueux et hors-la-loi ” “Oyez du pays, bons et mauvais sujets Le roi vous convie d’honneur à son banquet Bonne chair, bon vin, danses et troubadours Venez, venez gensses y a festin à la Cour ” Et le bal venu la noblesse fit honneur Quelques vieux marchands, un Prévôt, deux Prieurs Mais aucun manant, ni gueux, ni hors-la-loi Il eut l’amitié des richesses qu’il donna Le fou dit au roi: “Sire, vous voyez bien Que le pain est à ceux sachant moudre le grain Les gens du pays n’ont pas l’âme à danser Ils ont trop à faire les rois eux…pas assez! ” “Comme je suis un fou, un as et un moqueur Je ferai demain rire tous les Seigneurs Autant les muets, vos serfs et les truands Que les moines, les femmes, les soeurs et les enfants ” Et sur la grande place, dès l’aube, on entend : “Approchez sans peur, je ne prête ni ne vends Mais je conte à qui veut en quatrain bien chanté Défauts et faiblesses de toutes qualités ” Il a tant parlé, tant fait en moquerie Très peu ont dansé beaucoup se sont enfuis S’est retrouvé seul en plein alexandrin La place était vide même du plus vilain Le rat dit au fou : “Tu vois triste bouffon Qu’on n’attire pas l’abeille en s’ moquant du bourdon Les gens n’ont pas l’aise de tous si bien parler Ils aiment le silence les fous eux…pas assez ” “Par ma queue de rat jamais je n’ai tant vu De fous et de rois aussi peu reconnus Je vais au village y quérir tous ces gens Car ils viendront tous, ça j’en fais le serment ” Passant par l’Auberge, il goûta les fromages Traversa les tonneaux de vin à la nage Mordit les talons dont celui du notaire Fit tomber l’ Prieur dans l’ pain d’ la boulangère Fit peur aux enfants, vola l’écu d’un gueux Sifflant et mordant même de braves gens heureux Fit tant et si bien causa si grands malheurs Que tout le pays fut debout en une heure S’en fut à la hâte aux portes du château “Ouvrez, ouvrez-moi je crois qu’ j’en ai fait trop Tout l’ pays est là du Prévôt jusqu’au chat ” Quand les portes s’ouvrirent…tout l’ pays y entra N’en prit pas longtemps avant que le château Fut plein, débordant des geôles jusqu’aux créneaux Le roi dit au fou et le fou dit au rat: “Voilà, voilà bien ce qu’on ne voulait pas ” Le roi s’est enfui y laissant sa couronne Le fou se fit moine pour que Dieu lui pardonne Le rat lui est mort d’avoir trop bien voulu Faut de la mesure pour quel que soit le but Faut de la mesure pour quel que soit le but Faut de la mesure pour quel que soit le but
11.
L’homme bâtit ses empires Aux innocents des guerres Et quand la paix respire C’est l’air qui manque d’air L’air du temps qui nous pousse Met du temps à comprendre Qu’ c’est au bout de sa course Que l’homme ira se pendre On s’interdit nos voix On refuse nos gestes Et le peu que l’on voit Ferme les yeux sur le reste Penser sa vie tout haut Pour la vivre à voix basse Autant pisser dans l’eau Pour démarquer sa race La race naît de l’homme Lorsque l’homme naît de l’âme Le fruit n’est pas de pomme Si l’arbre n’est pas de femme Femme tu sais j’envie Ton passé qui me hante Et l’enfant qui prend vie Au dev’nir que tu chantes Là où l’enfant n’est pas Le vide y est à l’aise Il suffit qu’il y soit Pour lui dire qu’il se taise La punition des mots N’est pas sans récompense On ne sent bien le beau Qu’en regard du silence Mais… Qui n’a de terres en doute? Mais… Qui n’a de terre…en doute!
12.
L'Ermite 04:26
Il habite au pays des idiots solitaires Dans une maison où tu n’vivrais pas mon frère Elle est grise en hiver, en été elle est grise Elle prend sa lumière par où elle prend la brise Il parcourt le temps de lents et longs silences On n’ le voit pas souvent, il n’attire pas l’enfance C’est son chien qui le nomme car il n’a pas de nom C’est c’ que disent les hommes et ça..., ça en dit long L’ermite, l’ermite… Quand un vieux du village dit qu’il le connaît bien “C’est l’enfant d’une sauvage et d’un père vaurien ” Ça nous donne l’excuse de n’ pas le trouver beau De dire qu’il est fou qu’il ne connaît pas l’eau Mais ses pas sont si doux, c’est vrai qu’il n’est pas beau C’est un fou après tout qui ne pollue pas l’eau Il ne dit jamais rien c’est de bonne sagesse Y’a vraiment qu’ les gens bien pour parler comme ils vessent L’ermite, l’ermite… C’est un tendre j’en suis sûr, un innocent coupable De trop frôler les murs, manière détestable De se sentir petit, de trop baisser les yeux D’avoir fait de sa vie, un sujet à curieux Ai-je tort ou raison après tout je m’en fous Il n’aura d’autre nom que le beau nom de fou Qu’il habite sa coquille d’enfant mal-aimé Il ne viole pas les filles, laissons-le donc passer L’ermite, l’ermite… Est-ce que ça lui fait mal ? On n’en sait vraiment rien Ce n’est qu’un animal, mais au fond on le craint Quand il vient au village, il n’y a pas un salaud Pour lui dire au visage c’ qu’on lui crache dans le dos Quand lui viendra la mort qui ira l’enterrer ? Ce n’ s’ront pas les remords qui vont s’y bousculer J’écrirai ma chanson sur un bout de papier Elle suivra ceux qui vont… Comme moi l’oublier !
13.
Marie Motel 02:48
Elle habite un cinq pieds et d’mi Ça va faire bientôt quarante ans Qu’elle l’entretient pour des amis Qui n’ la visitent jamais longtemps Elle garde nos secrets au grenier Sous sa chevelure éolienne Comme un bouquet de ballonnier Gonfle nos joies, crève nos peines Marie se cherche un colocataire Pour déneiger ses hivers Mais pour refleurir son printemps Marie cherche un appart…amant Elle accueille le coeur grand ouvert Les chats bottés, les chiens errants Y a qu’un trou dans son univers Ses amours sont itinérants Ses bras balcons bercent les nuits De ceux qui vivent des jours trop longs Mais si elle est seule passé minuit Marie redevient Cendrillon Marie se cherche un colocataire Pour déneiger ses hivers Mais pour refleurir son printemps Marie cherche un appart…amant Son ventre creux se nourrit mal À sa table où, y’a pas d’enfants Son masculin est un chien mâle Qui a peur des chats et qu’elle défend Marie au jardin de ton corps Y a plein de fleurs, y a plein d’abeilles Y a plein de miel plein de trésors Qui s’ meurent à l’ombre de ton Soleil Marie r’mets tes cinq pieds sur terre Allume un peu tes hivers Et si ton feu s’éteint tout l’ temps Fais ta valise, Marie fous l’ camp Marie r’mets tes cinq pieds sur terre Demain c’est loin comme hier Va te faire l’amour au présent Marie, Marie, Marie fous l’ camp Marie, Marie, Marie fous l’ camp Marie, Marie, Marie fous l’ camp
14.
Le moins t’en dis plus on suppose Que c’ que t’as pas dit veut dire autre chose On a tous l’air de c’ qu’on n’est pas On est sincère mais on s’ comprend pas Quand on a l’ bonheur malheureux C’est le temps d’être un peu obstineux La vie m’obstine, j’obstine la vie Ça prend plus de temps que d’génie Pour ne pas perdre mes amours En mêm’ temps que d’ gagner ma vie (Bis) Y faut pas croire tout ce qu’on raconte Y en a tellement qui sont menteurs Faut voter pour son propre compte Avant d’aller voter par coeur On met sa croix où c’est qu’on peut Le Christ était pas obstineux On change de coeur à tous ‘es étés Y a trop d’ belles filles qui sont mal aimées Quand nos amours ont trop d’ prénoms On mêle les mots pis on perd le ton On n’ dit jamais les mots qu’on veut Faut croire qu’on est tous obstineux
15.
Tant de petits bla, de petits bla, de petits bla Tant de petits bla, de petits bla, bla, bla… On pousse des cris, on chiale su’ ‘es mots On s’ les écrit à plein journaux L’amour, la haine c’est parallèle Que l’un nous peine, l’autre s'en rappelle On s’apostrophe, on s’ paraphrase On fait son tough ou on s’écrase Pour donner un sens aux girouettes Faudrait d’abord qu’ le vent pousse drette La paix sur terre, les pieds dans l’eau C’ comme un éclair quand y fait beau Un gros flash d’une demi-seconde Comme dire : ‘’Aie man..! On change tu l’ monde ‘’ On capitalise l’univers On s’entreprise à cent pour cent On place à termes son découvert On banque de sperme, on banque de sang On quête un vrai sens à sa vie Tout comme on quête un peu d’argent Tout c' qu’on dépense n'a pas de prix Pis tout c' qu'on nous prête, on nous le r’vend Ce n’est pas le fruit du hasard Si la pluie neige au Sahara Quand on s’ met dans l’ cul un pétard C’ qui sort du siège nous r’ tombe s’ ‘es bras En grand héros les Papes ont dit : ‘’Votre mal de peau on s’en crucifie On vend le ciel qui est notre affaire P'tite lune de miel, grand bout d’enfer’’ L’Église des pauvres est tellement riche Qu’ j’ai p’us les moyens d’avoir la foi Les prêtres se sauvent, les sœurs s’en fichent Y a plus un chrétien qui porte ma croix Pendant c’ temps-là, l’argent divine Contamine tout le planétaire Ça va prendre plus qu’une aspirine Pour qu’on m’enlève mon mal de Terre La Terre est ronde aux quatre coins D’un monde qui tourne horizontal Pour quinze secondes où ça va bien Y a un bon trois semaines où ça va mal ! On sait très bien comment ça s’parle Mais on sait plus pourquoi ça s’ dit C’est pas de mourir qui est immoral C’est de vivre si peu, pis si petit Bon j’ai fini de bla, bla, bla… Ah oui..! Pour ceux que ça intéresse Y ont des surplus au Nigéria… Du lait en poudre… Y en reste, y en reste Et bla, bla, bla… Et bla, bla, bli… Y ont même pas assez d’eau pour faire pipi… Et bla, bla, bli Et bla, bla, bla Bon là c’t assez… Seb… Éteins-moi ça
16.
J’ai mis mon pack sac sur mon dos J’ai dit à Bilodeau : ‘’J’ m’ennuie, j’ m’en r’tourne en Abitibi !’’ Y m’ dit : ‘’ Attends j’ai rien à faire Le temps d’ prendre mes affaires J’ai l’ goût d’aller voir ça moé aussi…’’ Fait qu’ j’embarque dans l’ char de mon chum Mais il l’a trouvé moins l’ fun Quand y s’est aperçu qu’après cinq heures on ‘tait pas rendu C’est l’ Blues du parc La Vérendrye Beautés d’Abitibi Le blues où on fait rien que Rouler jusqu’au Témiscamingue C’est l’ blues d’ la toune des 400 milles Plein d’ beaux rêves qui défilent Accrochés à nos coeurs Comme des kécannes à nos bumpers C’est l’ blues où y’a ben, ben des lacs Pis plein d’ ben, ben beau monde Dans ben, ben, ben d’ l’espace Sur ben, ben long, long, ben longtemps Ça roulait bon comme c’était long Bilodeau avait chaud Aie..! On traversait à peine Louvicourt J’ai dit : ‘’ Prends ton mal en patience Tu vas voir la différence Entre un grand raccourci pis un p’tit détour’’ On a fourché vers Obaska Viré gauche à Belcourt Frôlé Rivière Héva viraillé d’in rangs d’ Colombourg On est resté deux, trois, quatre jours J’ai r’vu tous mes amours Bilodeau voulait pu s’en r’venir Y m’ dit : ‘’ J’ai pas vu ci, pis ça ! À peine l’Île Nepawa ! Encore un p’tit tour avant de r’partir !’’ Fait qu’ je r’saute dans l’ char de mon chum Pis nous r’v’là r’parti s’ une run On roule toujours encore, on roule, on roule plein cap au nord
17.
Y a les amis d'enfance Amis accoutumances Amis de circonstances Amis par insistance Comme ceux trop ben assis Juste au pied de mon lit Mes amitiés sont compliquées môman… Amis séparation Amis réparation Amis de confession Amis désillusion Amitiés courtepointes Pis les autres en pièces jointes J'ai l'amitié éparpillée môman... Oh! Oh! Oh! (Bis) Amis colleux, collants Ou ben toujours absents Amis pour passer l' temps Les amitiés coup d' vent Amis d' mes p'tites misères Ou d’ ma grosse caisse de bières J'ai des amis plus qu'il m'en faut môman... J'ai plein d’amis Facebook Jusqu'à Puvirnituq Amis 6/49 Qui veulent la poule pis l'oeuf Amis du p'tit joint d' pot J’ai mis tout l’monde à porte Faire son ménage comme le disait tout l’ temps… Môman! Ça fait du bien, ça libère par en d’dans… Môman! Pis ça fait d’ la place…pour en remettre…autant
18.
Salut mon nom c’est Jean Racine Grand-père Joseph, père Adrien Maudits beaux noms qu’on assassine Quand on est l’ tout d’à peu près rien Tout d'abord bon contribuable D'un plan bancaire pour REER (rire) au max Maudite belle grande cause pas profitable D'un sous-produit qui en suce (sus) des taxes 410-600-203 C’est la preuve de mon existence PCE-110-NOK Mon code de dossier référence R-25-05-17 012-PQ-3T4 Les chiffres ça donnent pas d’ sens aux lettres J’ai ma photo sur toutes mes cartes Je suis le taux d’un pourcentage Une cote, une lecture, un barème Une classe sociale ou un groupe d’âges Un plan stratégique, un dilemme Bénéficiaire, consommateur Une tendance qui se maintient Je suis l’opinion du lecteur Une main-d’œuvre, un sans soutien Dans une économie croissante Une norme, un vote, une masse, un kit Mais dans ma société souffrante Un homme, une femme, une race, un mythe J’ suis une loterie qui tente sa chance Une suite de malentendus Une victime des circonstances Un sans-logis, une main tendue La droite du milieu des affaires Me triste erreur, me trait d’union Et ma patience légendaire Me projet d’ loi en réunion Une conférence dans un colloque Lors d'un forum, vers un sommet Pour compenser au geste qui choque On m'en ramène un autre qui plaît Un domaine, un secteur, une fiche Le minimum du salarial Un syndiqué honnête qui triche Le jeune urbain d’un vieux rural Je suis une zone agricole Où pousse un parc industriel La forme de penser d’une école Qui écrit même plus comme ça s’épelle Je mondialise mon champ d’action En m'étalant (mes talents) sur des programmes Et tout mon temps télévision se : " Bonne nouvelle d’ la p’tite madame " On m’ sonde, on m’ marge, on m’ statistique On m’ouvre-boîte de formations Comme une tranquillité tragique Je m’en murmure les opinions Pis ma minorité visible En majorité silencieuse Se terre(itoire) indivisible Dans une lointaine région douteuse D’où viens-je? Qui suis-je ? D’où j’origine ? J’en perds de plus en peu ma trace Plu on m’ projette, moins j’ m’imagine Moins on m’écrit, plus je m’efface… Pas bien certain d’ mes origines Complexe évolution d’ primates Je manque pas mal de discipline Pour c’ qui est de retenir les dates Mais y a des ouï-dire qui se promènent Que de Cro-Magnon à Adam J'aurais été de race humaine Entre 3 millions pis 2000 ans Salut mon nom est Jean Racine Grand-père Joseph, père Adrien Ce sont ces noms que j’assassine Chaque fois qu’ j’oublie qu’ils sont les miens…
19.
L'Attente... 05:23
Entendez-vous la vieille Qui appelle son vieux C'est chaque jour pareil Seule et il pleut... Seule et il pleut... Dans l'odeur d'une chambre Tapissée de photos Elle contemple novembre Qui givre l'eau... Qui givre l'eau... Moins de mots, moins de gestes Moins de plaisir à aimer Dieu Et pour tout le temps qu'il lui reste Sa vie la suivra comme elle peut Tant d’années de silence Perdues sans un écho Un bibelot de faïence Qu'elle trouve beau... Qu'elle trouve beau... Trois petits pas de danse Dans sa tête sans bruit Lui donne l'espérance D'être avec lui... D'être avec lui... Elle oublie tout le reste Quand elle s'endort à poings perdus C'est tout c’ qu'on peut faire comme geste Fermer les yeux quand on n’ croit plus Entendez-vous la vieille Qui appelle son vieux À tous ces jours pareils Aux autres vieux… Aux autres vieux... …Aux autres vieux
20.
Je t’aime… Comme l'amour aime le monde Comme une heure compte ses secondes Et sous mes yeux lorsque tu passes J’aime… Ces lentes manières qui te racent Je t’aime… Sans le hasard et sans la chance Doux comme l’odeur d’une orange Complices dans cette bande à deux J’aime… Quand l’un demande, l’autre le veut Je t’aime… Comme un besoin qui vient de l’autre Comme un aveu pour une faute Fragiles quand on s'aime un peu moins J’aime… Tes yeux velours quand tout va bien Je t'aime… Blanc, gris, tout bleu, rose comme l'aube Quand tu te creux à mon épaule Aussi coulante que coule l’eau J’aime…. Les rondes rondeurs de ta peau Je t’aime au présent du verbe « Amour » À l’imparfait de je t’aimerai Au gré du temps qui passe et court Dans tous les gestes où je serai… "Je t'aime ! "…"Je t'aime ! "…"Je t'aime ! "

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Pensée du coeur

À Ghislaine ma douce, ma seule ma toujours depuis 40 ans, merci pour ton amour inconditionnel et ta patience intemporelle et bonne fête à nous belle émeraude.

À cette Abitibi que j'aime et à tous ces amis et amies dont la générosité, la gratuité et la patience ont permis que je puisse enfin laisser les traces de quelques chansons qui seraient mourues dans le grenier sans ça...

Ce premier album...
En tant qu'auteur-compositeur-interprète...
LE LEGS pour les miens avec tout mon coeur.

Jean

credits

released May 25, 2017

Le Legs a été réalisé grâce à la collaboration de:

Jean Racine - Voix, guitare
Sébastien Greffard - Réalisation, prise de son, mixage, programmation
Martin Poitras - Design et Illustrations
France Lemire - photo Édition - Les Éditions d'la Ment'rie
Gaétan Roberge - piano, piano acordéon, piano basse, strings
Sébastien Greffard - guitare acoustique, guitare électrique, mandoline, lapsteel, palalaïka, strings
Francis Greffard - percussion, harmonica, gazou, choeur
Richard Blanchar(1-5), Gylles Légaré(17) - guitare acoustique
François Grenier (4,7,10,14) - Contrebasse
Jean Caron(8-10) - arrangements supplémentaires

Production - Jean Racine, Ghislaine Camirand

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Jean Racine Québec

L’homme en lui-même est d’abord un personnage, tant dans la parlure que dans la chanson. Pendant plus de 30 ans, Jean Racine a gratté la guitare et joué du verbe et des mots, mais en demeurant un esprit libre de ses mouvements. L'auteur, compositeur et interprète livre son seul album qu’il laisse en guise d’héritage et qu’il a intitulé Le legs. ... more

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